Ces seniors qui montent un lieu de vie alternatif en Périgord - 24 Aquitaine

Publié le par Orgris

Ces seniors qui montent un lieu de vie alternatif en Périgord(suite).


Une "coopérative d'habitants" pour éviter la maison de retraite.

 

La peur de vieillir en maison de retraite et le désir de rester utile à la société ont poussé un groupe de femmes du Périgord, âgées de 55 à 80 ans, à élaborer un projet de coopérative d'habitants fondée sur l'autogestion, la solidarité et l'écologie.

"Plusieurs d'entre nous ont déjà eu affaire à des maisons de retraite et lorsqu'on voit l'état de ceux qui en sortent, c'est rédhibitoire", affirme, catégorique, Cécile Dalrymple, présidente de l'association "Lo Paratge" ("le partage" en occitan) à l'origine du projet de "compagnonnage solidaire". Contre "l'infantilisation et l'insuffisance du personnel" des maisons de retraite, une maraîchère et une éleveuse de bovins bio ont voulu tenter l'expérience de partager la dernière étape de leur vie. De bouche-à-oreille, d'autres seniors périgourdins, 15 femmes et un homme, ont été séduits.


Le projet vise à construire à Saint-Julien-de-Lampon (Dordogne) un lieu de vie autogéré regroupant des appartements de 50 m2, avec des espaces collectifs aussi variés qu'un jardin potager, une bibliothèque-salon, une cuisine, un atelier pour les travaux manuels ou une buanderie. La commune a mis à leur disposition un terrain de deux hectares viabilisé et elle participera à la construction de trois logements. La coopérative, qui devrait voir le jour d'ici deux ans, veut aussi répondre à des critères de haute qualité environnementale (HQE) avec une conception architecturale prenant soin des économies d'énergie, d'eau et d'un choix des matériaux s'intégrant au paysage, expose Liliane Battais, conseillère technique issue d'un bureau d'études spécialisé dans les projets HQE.

 

Les futurs habitants se coopteront après un stage de quelques mois pour garantir la bonne entente, selon le cahier des charges. Une charte établissant la manière de vivre ensemble est en passe d'être signée par les membres de l'association, qui ne veulent pas dépasser la vingtaine de résidents. "Avec moins de dix locataires, les relations seraient plus affectives, donc plus difficiles, et plus de 20, ce serait ingérable", résume Liliane Battais. Chaque "résident-coopérateur" sera à la fois propriétaire d'une part de la coopérative, pour un montant compris entre 7.000 et 10.000 euros, et locataire du lieu, pour un loyer mensuel de 290 euros hors charges.

 

C'est la coopérative qui fera l'emprunt nécessaire à l'aménagement du lieu."Nous sommes en possession de nos moyens et en parfait état! On ne veut pas rester cloîtrées sur nous-mêmes mais être en osmose avec les habitants de la commune et mettre à profit notre expérience de la vie pour proposer des cours de langue, de tricot ou d'aide scolaire", s'enthousiasme Mme Dalrymple.Si l'autonomie de certains résidents s'amoindrit, la "communauté" devra d'abord faire preuve de solidarité, les plus jeunes venant en aide aux autres.

Ils pourront bien-sûr faire appel à des médecins ou infirmières et en dernier recours, être hospitalisés, même si Cécile Dalrymple veut croire que "le fait d'être ensemble et de se soutenir moralement va nous empêcher d'avoir des maladies dégénératives comme Alzheimer".

 

Alors que la Suisse, le Québec ou l'Allemagne connaissent cette forme d'habitat alternatif, aucune structure de ce genre n'existe encore en France, en dépit d'une trentaine de dossiers en cours. Habicoop, l'organisme qui fédère ces projets, a fixé une rencontre nationale en octobre à Bordeaux.


BLB, mis à jour le 18/08/2008, dans Agevillage

 

http://www.agevillage.com/actualite-2104-1-Initiatives.html

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